Le cimetière demeure ouvert uniquement pour procéder aux opérations funéraires : ouverture de caveau, fouilles ou inhumation, mais dans la stricte limite du cercle des intimes, donc en nombre très réduit et en observant scrupuleusement les gestes barrières. “Au début du confinement, il était possible de rassembler 20 personnes maximum. Aujourd’hui, seules dix personnes sont autorisées”, précise la responsable du service. Même si la population est confinée, la vie continue avec ses naissances et ses décès et l’activité de la direction de l’accueil et des services à la population avec notamment l’Etat-civil et le pôle funéraire ne s’est pas arrêtée.
De nouveaux comportements sont apparus pendant les enterrements. Pas d’embrassades, ni de gestes d’affection. Une cérémonie religieuse de 15 minutes est célébrée sur le parvis de l’église. Et à l’intérieur du cimetière, une fois le cercueil inhumé, les familles doivent quitter les lieux. Au-delà de la douleur de la perte d’un proche, en cette période de confinement, le deuil est une épreuve encore plus difficile à traverser selon la responsable du cimetière : “C’est très difficile pour eux de se recueillir. De plus, les familles endeuillées ne reçoivent pas beaucoup de soutien”. En effet, le nombre de personnes présentes à l’enterrement est limité et les agents doivent dorénavant recevoir les familles tout en respectant les gestes barrières avec équipements de protection. “C’est dur pour moi de les accompagner par rapport à la distanciation. Il n’y a pas cette chaleur, cet apport qui m’est propre. Avec le port du masque, il est plus difficile d’aborder la personne pour l’accompagner et apporter de l’empathie et du réconfort”, déplore la responsable du cimetière.
Une détresse partagée par le maire, Jean-Pierre Dupont. “C’est dans ce contexte exceptionnel de crise sanitaire que la mission de service public prend tout son sens. Les agents sont là pour accompagner au mieux nos administrés dans cette période très douloureuse et créer du lien malgré le confinement. Car c’est très difficile pour nos familles d’enterrer un proche. Ces contraintes rendent la période de deuil encore plus pénible à traverser car traditionnellement nous nous regroupons dans les veillées et aujourd’hui nous enterrons nos morts dans la plus stricte intimité. C’est une solitude qui n’est pas évidente à vivre.”